La ligue des champions sous de nouvelles couleurs

Cette année, la ligue des champions aura une nouvelle saveur avec quelques changements importants apportés par les dirigeants de l’instance européenne de football.

Après les changements introduits pour la finale opposant Liverpool à Totenham au Wanda Metropolitano en 2019, il y aura six autres changements au second tours de la reine des compétitions en club dès les huitièmes de finale.

En effet en 2019, l’International Board a annoncé sur son site que lors des coups francs, aucun joueur de l’équipe qui tire le coup franc ne peut se placer dans le mur. Cela permettrait d’éviter des comportements anti-sportifs ou des buts de la main, volontaires ou non.

Une autre mesure a été prise pour les pénalties: le gardien doit avoir un pied sur la ligne de but et l’autre derrière. Ces deux changements ont été introduits parmi d’autres.

Cette année, six autres changements verront le jour.

1- Quatre changements (replacements) sont prévus lors des rencontres: 3 pendant le temps réglementaire et 1 pendant les prolongations.

2- Les clubs sont autorisés à inscrire 3 nouveaux joueurs après la phase de groupe.

3- Au lieu de 18 joueurs, un coach aura à sa disposition 23 joueurs par match.

4- Les joueurs transférés lors du mercato hivernal pourront jouer pour leur nouvelle équipe sans problème. Il n’y a plus d’exclusion.

5- Le personnel technique est autorisé à apporter des appareils électroniques sur le terrain.

6- Le nombre de buts marqués à l’extérieur ne permettra pas à une équipe de remporter le match. En cas d’égalité, il y aura prolongation. Avec cette mesure, Le FC Barcelone ne serait pas éliminé par l’AS Rome en 2018.

A titre de rappel, la finale de l’édition 2020 aura lieu à Istanbul en Turquie.

Auteur

Emmanuel AUGUSTIN

Les championnats nationaux d’Haïti entre continuation et annulation

Suspension définitive de la D1 pour cette saison, conservation des 16 équipes avec probabilité d’augmentation par deux autres issues de la D2 pour la nouvelle saison. Pour y parvenir, un playoff avec 16 formations de deuxième division est prévue pour avoir les promus. Tels sont donc certaines mesures qui pourraient être adoptées d’ici cette fin de semaine par les membres du bureau fédéral concernant le reste du championnat haïtien de football.

Lors d’une rencontre effectuée lundi dernier au ranch de la Croix-des-bouquets, les responsables du comité exécutif du bureau fédéral (FHF), le Directeur Technique National (DTN) Wilner Etienne et les membres de la Cochafop ont beaucoup discuté concernant l’avenir de la saison footbalistique en Haïti, a t-on appris d’une source de la fédération.

Suspendu depuis près de deux mois à cause des récents troubles politiques qu’a connu la République d’Haïti, le championnat national haïtien dit professionel pourrait connaître de nouveaux scénarii. Déjà, certaines équipes, selon les informations, auraient déjà soumis leurs points de vue défavorable à la discontinuité de la saison envisagée par la fédération haitienne de football.

Selon cette même source de la FHF, cette mesure fait suite aux exigences de la FIFA aux fédérations membres de l’instance suprême de respecter le calendrier annuel de la Fédération International Football Association (FIFA). Respect du calendrier, s’il y en avait déjà.

En attendant une décision finale de la part des responsables, pourrait-on déjà parler de bilan pour une fédération dont les objectifs englobant les plans de l’année 2019 n’arrivent pas à terme?

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Valéry Félix

2009-2019: la décennie dorée

Lundi dernier, Lionel Messi, 32 ans a remporté son sixième ballon d’or à Paris des mains de son prédécesseur Luka Modric. Seul désormais détenteur du record de victoires en ballon d’or, l’Argentin continue d’entrer encore plus dans la légende de son sport et quand on regarde les chiffres de plus près, la performance du lutin de Rosario est tout simplement inédite.

Messi a gagné son tout premier ballon d’or il y a dix ans en 2009, une décennie c’est le plus grand écart entre deux ballons d’or gagnés par un même joueur. Ronaldo avait 9 ans d’écart entre son premier (2008) et son cinquième (2017); Di Stefano avait gagné ses deux ballons d’or en deux ans (1957-1959); Cruyff et Beckenbauer avaient quatre ans d’écart entre leur premier et dernier ballon d’or (1971 et 1975 pour Cruyff, 1972 et 1976 pour Beckenbauer ), Ronaldo le Brésilien lui avait cinq ans d’écart entre ses deux ballons d’or (1997 et 2002). Dix ans d’écart! Un signe de longévité exceptionnelle au plus haut niveau.

Avec six ballons d’Or, Messi devance Cristiano qui compte cinq et deux fois plus que le trio Cruyff-Platini-Van Basten avec trois ballons d’or chacun. Messi compte plus de ballons d’or que tous les joueurs brésiliens réunis qui en compten cinq (Ronaldo 1997, 2002; Rivaldo 1999; Ronaldinho 2005; Kaka 2007); En toute justice, il faut dire que le ballon d’Or était inaccessible aux joueurs non-européens jusqu’en 1995. Seuls le Portugal (Ronaldo 2008, 2013, 2014, 2016, 2017; Eusebio 1965; Figo 2000), l’Allemagne (Beckenbauer 1972, 1976; Rummenigge 1980, 1981; Matthaus 1990; Sammer 1996) et les Pays-Bas (Cruyff 1971, 1973, 1974; Gullit 1987; Van Basten 1988, 1989, 1992) comptent plus de ballons d’or que le seul Messi.

L’argentin est monté 12 fois sur le podium (2007, 2008, 2009, 2010, 2011,2012,2013,2014,2015,2016,2017,2019), autant de fois que Cristiano ( 2007, 2008, 2009, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017, 2018, 2019). Record absolu pour ces deux joeurs.

Au fil des ces dix ans, Lionel Messi aura réussi à se réinventer et c’est grâce à cela en grande partie qu’il a pu avoir cette longévité au sommet. De l’aillier de débordement qu’il était à ses débuts, obsédé par le une-deux, il est devenu un meneur de jeu complet avec vision de jeu, sens de la passe, maître d’oeuvres des coups-francs sans pour autant perdre son efficacité devant le but. Il est desormais capable de disparaître pendant une grande partie du match pour surgir au moment opportun comme on l’a vu dimanche face à l’Atletico, au lieu de chercher l’exploit permanent.

Avec six ballons d’or depuis 2009, le règne de Messi sur le football ou co-regne avec Cristiano s’achemine logiquement vers sa fin. Il aura trente-trois ans en 2020 et la relève semble être prête. Sadio Mane, Mohammed Salah du Liverpool de Klopp mais surtout le jeune et génial Kylian Mbappé semblent être plus que des outsiders pour clore dès l’année prochaine le règne du maître. Mais que l’on ne s’y trompe pas il ne lâchera rien d’autant que son rival Cristiano aura une occasion en or d’égaliser en 2020 avec l’euro où il disposera d’une armada beaucoup plus conséquente que dans un passé récent.

Auteur

Pierre Darryo Augustin.

Lionel Mes-Six!


Ce 2 décembre, Monsieur Messi a remporté au théâtre du Chatelet de Paris, sous fond de polémique, un autre ballon d’or.

Après une grosse saison ponctuée d’une humiliation en Ligue des Champions à Anfield et une finale perdue en coupe du Roi face à Valence, Messi touche le graal pour une sixième fois .

Soulier d’or européen et meilleur buteur de la Ligue des champions, Messi a été jugé meilleur sur la saison par le jury.

Après l’avoir remporté 4 années consécutives, 2009, 2010, 2011, 2012 et un cinquième sacre en 2015, Lionel Andres Messi triomphe à nouveau en 2019. Au cours de cette soirée assez détendue, rigolo animée par Sandy Heribert et Didier Drogba, le lauréat du ballon d’or 2019 a reçu son titre de son prédécesseur, Luka Modric.

Désormais, à chaque lettre du prénom de l’astre argentin, Lionel, peut être associé un ballon d’or.

Le barcelonais rentre un peu plus dans l’histoire et sera peut être l’unique joueur à avoir remporté 6 ballons d’or.

Il se détache du monstre portugais en perte de vitesse. Les votes ont tourné en faveur de Messi. Il devance au classement, Virgil Van Dijk et Cristiano Ronaldo.

Mete 6 devan non l!

Auteur

Emmanuel AUGUSTIN

Van djik, la revanche.

Désigné joueur européen de la saison moins deux mois après le triomphe de son équipe en finale de la Champions League face à Tottenham, le défenseur néerlandais Virgil Van Djik connaît le sommet d’une période particulièrement fastueuse pour lui. En effet, en moins de deux ans, le géant né à Breda (il mesure 1.93 m) est passé du statut de bon défenseur à Southampton englué dans les affres d’un transfert compliqué à Liverpool à celui de meilleur défenseur du monde devant des tauliers comme Ramos, Chiellini ou autres Pique. Un parcours aussi fulgurant qu’exceptionnel.

Venu au monde le 8 juillet 1991 d’un père néerlandais et d’une mère surinaméenne, il commença sa carrière dans le club de FC Gronigue qui est loin d’être un cador du football des Pays-Bas contrairement au PSV, à l’Ajax ou au Feyenoord. Passé par le Celtic, le mythique club catholique de Glasgow puis par Southampton, club du milieu de tableau de la Premier League, Van Djik semble devoir sa transformation entièrement à son arrivée à Liverpool et à la présence du charismatique Jurgen Klopp. Très fort dans les duels, doté d’un sens du placement remarquable, impérial dans le jeu aérien tant offensif que defensif, il s’est imposé comme la référence en Europe durant la saison dernière. Une saison exceptionnelle pour le club de la Mersey qui a remporté la Champions League en mettant au passage une rouste historique au Barca de Messi en demi-finale (0-3 puis 4-0), et n’a eu qu’une seule défaite en 38 journées de Premier League. Associé au camerounais Matip, devant le portier brésilien Allisson, l’un des meilleurs à son poste, Van Djik a transformé la défense liverpuldienne qui était l’un de ses points faibles en une forteresse imprenable. Le natif de Breda n’a subi aucun dribble en 38 journées de championnat, il incarne de plus le renouveau de la sélection néerlandaise, finaliste de la ligue des Nations avec au passage des performances probantes face aux deux derniers champions du monde allemand et français.

L’un des leaders incontestables de la formation rouge championne d’Europe avec Milner, Mane ou Salah, le Néerlandais est le premier défenseur à remporter ce trophée qui semble être depuis plusieurs saisons, un tremplin vers le ballon d’or en fin de saison. Il devance dans le classement les éternels Lionel Messi (qui l’aurait sans doute remporté sans l’incroyable et l’humiliante défaite subie à Anfield ) et Cristiano Ronaldo dont la présence a suscité plus d’interrogations vu sa saison plutôt moyenne réalisée avec la Juventus, toutefois il a tout de même remporté la ligue des Nations avec sa sélection avec au passage un triplé contre la Suisse en demi-finale. Les thuriféraires de Van Djik le voient déjà en ballon d’or, il serait le quatrième défenseur à l’avoir après les allemands Beckenbauer et Sammer et l’italien Cannavaro. Pour un joueur éclaté sur le tard, ce serait tout de même une belle revanche.

Pierre Darryo Augustin

Djokovic, au bout du suspense

La finale de Wimbledon simple messieurs ce dimanche a donné lieu à l’une des plus belles batailles de l’histoire de ce sport. Après 5 sets et 5 heures de match tendu sur le gazon londonien, le serbe Djokovic a vaincu le suisse 7-6, 1-6, 7-6, 4-6, 13-12. A 37 ans, Roger Federer voit son rival serbe revenir dangereusement à quatre unités seulement de son record de 20 victoires en tournoi grand chelem.

Le serbe en perdition il y a à peine dix-huit mois où il semblait perdu par les blessures à répétition et un sentiment de lassitude, il a opéré un formidable redressement à partir de Wimbledon 2018 et ce dimanche il a remporté son 4eme grand chelem sur les 5 derniers, il ne lui a manqué que Roland Garros pour faire le Grand Chelem à cheval sur deux ans. Situé sur la partie la plus favorable du tableau, il n’a été que très peu mis en difficulté durant la quinzaine londonienne. Le suisse Federer lui, continue d’étonner à 38 ans et il a été capable de sortir en demi-finale son grand rival Rafael Nadal au bout d’un match déjà épique.

Tous les ingrédients étaient donc réunis pour cette finale entre sans doute deux des meilleurs joueurs sur gazon de tous les temps avec Jimmy Connors et Pete Sampras. Djokovic remportait le premier set de justesse 7-6 sur un court très acquis à la cause du suisse 8 fois vainqueur de l’épreuve, Federer se reprenait au deuxième set 6-1; le troisième set était encore gagné par le Djoker 7-6, Federer recollait au 4eme set 6-4; le cinquième set est celui qui va sans doute entrer dans la légende plus que tout autre, Djokovic fit la course en tête mais le suisse ne le laissa guère s’échapper et même mena brièvement 8-7, Federer laissa échapper deux balles de match, instant décisif et le serbe triompha finalement 13-12 au bout d’une belle bataille. Scénario cruel pour Federer qui ratait une occasion de s’enfoncer un peu plus dans l’Histoire avec 21 titres majeurs. Quant à Djokovic, plus que jamais no1 mondial, est à 16 titres majeurs et est le maître incontesté du circuit masculin. En septembre prochain, s’il remporte l’US Open, il sera à 1 titre de grand chelem de Rafael Nadal et à trois de Roger Federer, il deviendra plus proche que jamais des deux meilleurs joueurs de l’Histoire. Vu la forme qu’il a, c’est une performance parfaitement dans ses cordes.

Pierre Darryo Augustin

Ayiti ap fè listwa!

Ekip ayisyèn sa gen de (2) aspè ladan l ke m pa wè lontan nan seleksyon nasyonal nou yo:

1) yon fos mantal terib, ti mesye yo pa panike menm le sitiyasyon an paret malouk et ke yo anba gol, yo san konpleks et pa pe pyes moun.

2) yon kalite fizik ki pemet yo pousuiv efo yo pandan tout match yo, apa match Nicaragua a yo te vin kase menm si match sa t’ap jwe tou ak anpil imidite ki pa janm favorize bon foutbòl. Men tout rès match yo, fizikman nou apwen e fòn salye travay staf teknik la nan sans sa.

3) plizye endividyalite ki ap jwe nan yon nivo serye tankou Nazon, Placide, Etienne san bliye Saba ak Bazile. Mesye sa yo fè pati meyè jwè tounwa a tou senpleman e nou konn enpotans endividyalite nan jan de chanpyona sa yo. Konnya la pou demi-final yo gen kèk bagay ki pou amelyore si nou vle kontinye reve.

Meksik advèsè nou an, se yon ekip diferan de Kanada nan sans se yon ekip ki gen yon foutbòl ki mwens dirèk epi ki mwens baze sou fòs atletik men ki pito jwe anpil boul atè. Anplis yo gen yon « jeux de passe » ki pi pwenti pase kanadyen yo epi yo gen plis kalite teknik tou menmsi Meksik sa pa nan nivo ekip Ricardo Lavolpe yo ki pa te lwen nivo Ewop ak Amerik Sid la.

Men gen bagay si nou korije yo nou ap ka nwi yo epi kontinye make listwa :

1) Pressing nan dwe fèt nan yon fason pi sistematik, pi òganize. Nou dwe fè pressing wo epi tout blòk ekip la dwe monte pou evite atakan yo ap prese epi rès ekip la ba tankou sa fèt souvan nan premye mitan yèswa. Nou pa dwe kite yo devlope jwèt yo ditou epi nou dwe atake yo lamenm yo gen boul la.

2) Nou dwe gen plis agresivite nan makaj yo, souvan defansè nou yo akonpaye moun k’ap pote balon an men yo pa atake l, sa dwe korije.

3) Defans santral la sipoze pi atantif ke se swa nan dyèl yo ke se swa lè nou pèdi boul la, se la tout enpòtans pressing an blòk la.

4) Plis efikasite devan gòl la, devan Meksik nou riske jwenn mwens okazyon pase nan nan match nou jwe deja yo. Donk, fòn gen kapasite pou n senyen yo chak fwa nou kapab. Meksik favori pou istwa seleksyon sa, eksperyans li nan onivo a (Meksik se yonn nan sèl ekip ak Brezil ki toujou pase premye tou koup di mond soti 1994 pou rive 2018), ak kalite endividyèl jwè li yo nan chak liy ak menm sou ban an, nou menm nou nan yon pozisyon « outsider » ki pi fasil pou jere nan moman sa yo nan konpetisyon an.

Bref, nou pa genyen anyen pou n pèdi, presyon an se sou do Meksik li pral ye e si apwòch mantal match la byen fèt, wi nou kapab.

Otè

Darryo Pierre AUGUSTIN

Avec une muraille dans les buts, Liverpool remporte sa sixième ligue des champions!

Soirée formidable au Wanda Metropolitano pour les hommes de Jurgen Klopp. Liverpool bat Totenham 2-0 dans la finale 100% anglaise.

Des buts de Salah (2′) et Origi (87′) enlèvent l’étiquette de beautiful looser collée au coach allemand. On aura pas vu une équipe de Liverpool joueuse comme ce fut le cas dans les précédentes rencontres. C’est une finale, elle se joue en un match. La tactique a primé sur tout dans cette partie.

Le but précoce marqué dès l’entame aura probablement changé les plans des deux coachs. Totenham a été blessé et devait donc mettre les bouchées doubles pour revenir. Liverpool tentait de profiter des espaces laissés par les londoniens avec ses trois flèches de devant.

Totenham a poussé tout au long de la rencontre mais a eu les véritables occasions en fin de rencontre. Et Allisson est passé par là. Le portier brésilien s’est illustré annihilant ainsi toutes les actions dangereuses des Spurs. Il a écoeuré Son et consorts. Acheté pour pallier cette faille chez les reds, l’ancien Romain a joué sa partition et fait partie des grands bonhommes de ce succès de Liverpool.

Totenham se noie dans la Mer Rouge , Lucas n’a pas trouvé le bâton de Moïse. Pochettino sort bredouille de Madrid. Nouveau revers pour l’argentin qui n’a toujours pas gagné le moindre titre. Le beau jeu n’est pas tout.

Klopp a promis un trophée dans quatre ans. Il a offert aux Reds la coupe aux grandes oreilles qui leur échappe depuis 2005 et leur come back fantastique face au Milan. C’est le Graal pour l’ancien coach de Dortmund. Liverpool est sur le toit de l’Europe.

Auteur

Emmanuel AUGUSTIN

Les Raptors en finale

Hier soir, les raptors de Toronto ont pleinement maintenu l’avantage de terrain obtenu jeudi soir à Milwaukee en disposant des Bucks 100-94 pour se qualifier pour la toute première finale de leur histoire moins de 25 ans après la création de la franchise. Mené de 15 points au 3eme quarter, Toronto emmené par un Kawhy Leonard des grands soirs (27 points 17 rebonds 7 passes) a su effectuer une superbe remontée pour aaracher sa qualification sur le fil face à la meilleure équipe de la saison régulière. Les Bucks dans la difficulté ont été trop maladroits aux tirs (30/75) pour espérer arracher le droit de jouer un dernier game à domicile. Le probable futur MVP Antetokoumpo a inscrit 21 points et s’est démené comme un beau diable mais gêné par la défense des Raptors, il n’a pas fait de miracles. Toronto est devenu la première équipe canadienne à atteindre les finales de NBA.

En constante progression depuis plusieurs saisons sous la conduite de Kyle Lowry notamment, meilleur bilan de la saison régulière en 2017-2018 à l’Est, l’équipe s’était fait exploser lors des demi-finales de conférence par les Cavaliers de Lebron James (0-4). L’arrivée du MVP des finales 2014 Kawhy Leonard en provenance des Spurs l’été dernier a permis à l’équipe de franchir un palier. Deuxième bilan de la Ligue lors de la saison régulière derrière Milwaukee, Toronto a prouvé son mental d’acier en s’imposant lors d’une série compliquée en demi-finale face aux 76ers de Philadelphie (4-3) avec notamment un game 7 à l’atmosphère irrespirable conclu par un dernier tir gagnant de Kawhy Leonard.

La série s’annonçait spectaculaire face aux Bucks et ne se présentait pas sous les meilleurs auspices pour les Raptors qui laissèrent filer bêtement le premier match alors qu’ils avaient fait la course en tête pendant une grande partie de la rencontre. Menés 2-0, les Raptors ont gagné les quatre rencontres suivantes réalisant là une performance authentique. Leonard a parfaitement assumé son statut de leader tout au long de la série, bien secondés par les expérimentés Lowry, Marc Gasol, Ibaka. Désormais tout le Canada se prend à espérer d’un premier titre NBA face aux terribles Warriors.

En effet, ce qui attend Toronto en finale, c’est une forteresse presqu’inexpugnable. Large vainqueur de Portland en finale à l’ouest (4-0) malgré l’absence de Durant et de Cousins, Golden State Warriors qui jouera sa cinquième finale d’affilee semble posséder toutes les ressources mentales et techniques nécessaires pour décrocher leur troisième titre d’affilee. Ils ont tout simplement l’une des toutes meilleures équipes de l’Histoire de la NBA et les deux victoires remportées lors de la saison régulière par les Raptors ne devraient pas peser lourd face à la force collective des hommes de la Baie, avec ou sans Kevin Durant.

Pierre Darryo Augustin

Warriors: La cinquième vitesse

Hier soir, comme c’était prévisible Golden State s’est qualifié pour les finales de la NBA en écartant une courageuse équipe de Portland après les prolongations (119-117). Sans Kevin Durant, absent toute la série, sans Iguadola, absent hier soir, les hommes de la Baie ont infligé un cinglant 4-0 aux Blazers qui prouve encore une fois l’extraordinaire supériorité de cette équipe qui ne cesse d’entrer dans l’Histoire de la NBA où on aime tant les statistiques et chiffres en tout genre.

En se qualifiant pour sa cinquième finale de suite, les Warriors ont réalisé un authentique exploit que seuls l’avaient réalisé les Celtics de Bill Russel dans les années 60 (les Celtics avaient d’ailleurs fait mieux en étant en finale sans interruption de 1957 à 1966!), à l’Ouest personne n’avait encore réalisé une telle performance, ni les Lakers de Magic et de Kareem, ni les Rockets d’Olajuwon, ni les Spurs de Duncan,Robinson et Parker, ni les Lakers de Shaq et de Kobe. Les Warriors tenteront à partir du 30 mai d’aller chercher ce troisième titre de suite qui permet d’affirmer les dynasties dans la NBA. Et vue l’état de forme qu’ils montrent depuis le début des Playoffs, Bucks et Raptors auront du mal à les déranger.

Hier soir, Stephen Curry (37 points 13 rebonds 11 passes) et Draymond Green (18 points 14 rebonds 11 passes) ont été les grands hommes de cette victoire difficile; Curry a enchaîné un cinquième match de suite à plus de 30 points et en absence de Durant, le double MVP a pris ses responsabilités et montré ses capacités de leader contrairement aux critiques qu’on entendait souvent à son endroit. Quant à Green, il joue tout simplement le basket de sa vie et s’est même offert le luxe de marquer un panier à trois points décisif en fin de prolongations.

Les Blazers ont été loin d’être ridicules et ont même mené au score comme lors des trois matchs précédents, leur leader Lillard a sans doute joué son meilleur match de la série avec 28 points mais l’équipe de l’Oregon qui retrouvait les finales de conférence pour la première fois depuis 2000 est encore très loin de pouvoir réaliser avec les ressources techniques et mentales de la machine californienne.

Pierre Darryo Augustin

Golden State, la vie sans Durant

Hier soir les Warriors ont fait un grand pas vers leur cinquième finale d’affilee en battant les Blazers de Portland pour la troisième fois de suite 110-99. Désormais les hommes de la baie ne sont qu’à une toute petite victoire de la qualification et en menant 3-0 ils ont une chance de 100% de se qualifier selon les statistiques puisqu’aucune équipe ne s’est qualifiée après avoir été mené 0-3 dans l’histoire de la NBA. Pourtant comme lors du game 2, le succès fut long à se dessiner pour les Warriors toujours privés de Kevin Durant, MVP des deux dernières finales.

Portland en effet a compté jusqu’à 18 points d’avance lors de la première mi-temps et menait à la pause 66-53. Mais comme lors du game 2, les californiens se sont réveillés dès le retour des vestiaires et ont infligé un cinglant 57-33 à leurs adversaires en deuxième mi-temps, Stephen Curry a encore été sur son nuage marquant 36 points et Draymond Green, extrêmement agressif a terminé la rencontre avec un triple double 17 points 13 rebonds 12 passes. En face, Portland est apparu totalement dépassé à l’image de son duo tant attendu Lillard-Mc Collum qui a été limité à 33 points hier soir. En l’absence de Durant, Golden State a retrouvé toutes les qualités qui lui avaient permis de remporter le titre en 2015 et d’avoir le meilleur bilan de l’histoire de la NBA (73-9) en 2016, attentifs en défense, adroits dans les tirs, ils semblent avoir une marge qui peut leur permettre de venir à bout de n’importe quel adversaire. Les Blazers auront à coeur de sauver l’honneur lundi prochain pour éviter un sweep, le moins qu’ils puissent faire tant la différence entre les deux équipes semble abyssale. Lillard qui était si confiant avant le début de la série, devra se poser certaines questions car jusqu’ici ni lui ni McCollum n’ont su transcendé leur équipe. S’ils se qualifient lundi, Golden State pourrait avoir jusqu’à 9 jours de repos et récupérera à coup sûr pour la finale Kevin Durant et Iguadola touché au mollet hier soir, voilà Milwaukee et Toronto prévenus. Le Three-Peat (trois titres NBA de rang) qui n’a plus été réalisé depuis les Lakers en 2002 est plus que jamais à l’ordre du jour.

Pierre Darryo Augustin

Place aux finales de conférence

La saison 2018-2019 de la NBA, le championnat nord-américain de basket-ball le plus connu s’approche à grands pas vers son épilogue. Les playoffs qui tiennent en haleine tous les mordus du ballon orange depuis près d’un mois vont nous offrir à partir de ce soir les finales de conférence avec un alléchant Golden State Warriors vs Portland Trail Blazers en attendant la rencontre entre les Bucks de Milwaukee contre les Raptors de Toronto à partir de demain soir.

Habitués des finales de conférence depuis 2015, les Warriors font évidemment figure de favoris cette année. Même sans Kevin Durant qui sera absent lors des deux premiers matchs de la série comme il l’a été un match et demi face à Houston, l’équipe emmenée par Steph Curry semble avoir l’expérience et le talent nécessaire pour décrocher une cinquième finale NBA de rang. Les Warriors n’ont pas été tout à fait impériaux lors des deux tours précédentes mais ont su toujours gagner les games qu’il faut que ce soit contre les Clippers au premier tour (série gagnée 4-2) et surtout contre des Rockets revanchards au second tour (victoire encore 4-2) en gagnant notamment le sixième game sans le meilleur joueur de ces playoffs tout simplement dans une salle texane pourtant toute acquise à la cause des Rockets. Sans leur meilleur scoreur qui tourne à 34,6 points de moyenne depuis le début des playoffs, la bande à Steve Kerr a su retrouver les ingrédients qui avaient fait sa force lors du titre historique de 2015 avec les Splash brothers (Curry-Thompson) en vedette, un Green toujours motivé et un Iguadola veillatif. Pourtant les double tenants du titre auront tort à prendre leurs adversaires à la légère.

Troisièmes de la saison régulière à l’Ouest, les Blazers retrouvent un niveau qu’ils n’ont plus connu depuis deux décennies ; en effet il faut remonter aux saisons 1999 et 2000 pour retrouver la franchise de Portland en finale de conférence, à l’époque la bande à Scottie Pipen, Rasheed Wallace et autres Stoudemire s’était fait sortir par les Spurs (0-4) en 1999 et les Lakers (3-4) en 2000. Pour retrouver ce niveau, les Blazers ont éclaté le Thunder (4-1) du duo de choc Westbrook-Georges au premier tour avant de vaincre à l’usure les Nuggets lors de la demi-finale avec un game 7 particulièrement éprouvant. Les Blazers disposent en McCollum et en Lillard de deux arrières exceptionnels parfaitement complémentaires et qui sont tous les deux capables de réaliser des tirs venus d’ailleurs. Mais pour vaincre les californiens, la franchise de notre compatriote Skal Labissiere devra être à 100 % dans tous les secteurs de jeu. Aucune équipe à l’Ouest n’a sorti les Warriors depuis 2014, autant dire que c’est un massif en bonne et due forme que devra gravir les coéquipiers de Seth Curry (qui sera opposé à son grand frère Stephen ! ) pour essayer d’aller chercher ce titre qui les fuit depuis 1977 !

A l’Est, la finale est conforme au bilan de la saison régulière car on y retrouve les deux meilleurs franchises, à savoir les Bucks de Milwaukee et les Raptors de Toronto. Meilleure équipe de la saison régulière avec 60 victoires à son actif, Milwaukee est aussi la meilleure équipe des playoffs jusqu’à date en remportant 8 de ses 9 matchs tout simplement. Si on s’attendait à ce qu’ils écrasent les Pistons lors du premier tour (4-0), personne n’imaginait qu’ils feraient exploser les Celtics de Kyrie Irving avec autant de facilité (4-1). Battus lors du premier match, les Bucks ont totalement étouffé Boston lors des quatre rencontres suivantes et se retrouvent en position de force au moment d’aborder cette finale de conférence qu’ils ne fréquentaient plus depuis 2001. L’équipe du probable MVP de la saison Giannis Antetokoumpo devra toutefois se méfier des Raptors qui s’épanouissent pleinement en l’absence de Lebron James parti à l’Ouest.

Les Raptors ont beaucoup souffert lors de la demi-finale contre les Sixers et ont dû s’en remettre à un dernier tir improbable de Kawhy Léonard pour gagner le game 7 décisif. Pourtant, l’équipe canadienne semble avoir l’effectif le plus étoffé et le plus complet après les Warriors dans la NBA. Autour de Kawhy Leonard, ancien spur et MVP des finals 2015, des joueurs aussi talentueux que Kyle Lowry, Marc Gasol ou Serge Ibaka semblent armer pour jouer les troubles-fêtes jusqu’au bout et essayer de remporter pourquoi pas le premier titre de l’histoire de la franchise.

Pierre Darryo Augustin

Guardiola frappe un grand coup

Ce dimanche Manchester City a finalement conservé son titre au bout d’un suspense insoutenable en venant à bout du modeste Brighton 4-1. L’équipe de Guardiola termine donc avec 1 point d’avance sur Liverpool qui en s’imposant face aux loups du Wolverhampton aura joué le jeu jusqu’au bout. Pour les citizens comme pour leur entraîneur Guardiola, ce titre acquis de haute lutte est d’une saveur particulière.

Arrivé dans le nord de l’Angleterre en 2016 avec la réputation officieuse de meilleur entraîneur du monde. L’ancien coach de Barcelone s’était vu attribué une triple mission : établir la domination de City sur ses rivaux anglais (et non furtivement comme l’attestent les deux titres gagnés en 2012 et 2014), donner une vraie identité de jeu au club (comme l’avaient fait Fergusson à United, Wenger à Arsenal et Mourinho à Chelsea) et faire du club un vrai cador européen. Autant de choses qui n’apparaissaient guère évidentes en dépit du coffre-fort conséquent des blues de Manchester. Au contraire du Barça ou du Bayern, institutions fortes avec des traditions marquées et habituées à la culture de la gagne depuis des lustres, le catalan allait se confronter cette fois-ci à un club nouveau riche dont le style restait à façonner et une certaine habitude de la victoire inexistante, le tout dans un championnat réputé pour être le plus difficile au monde. A partir de ce dimanche toutefois, contester la réussite de Guardiola semble difficile.

Outre l’accident industriel de la première saison, Guardiola a survolé la saison dernière et aussi cette saison en compagnie de Liverpool. En effet, c’est la qualité de l’adversaire liverpuldien qui donne à ce titre, le huitième de la carrière de Guardiola sur dix championnats disputés sa saveur particulière. Avec 98 points et 32 victoires (record de premier league détenu de concert avec le City de l’an passé ! ), l’équipe mancunienne aura battu une fois au moins chacun de ses 19 autres adversaires, performance qu’il avait aussi réalisé la saison dernière (c’est la première fois de l’histoire des grands championnats européens qu’une équipe bat tous ses adversaires deux saisons de suite) ! Elle aura infligé en décembre dernier le revers décisif à Liverpool (l’unique défaite des Reds en 38 rencontres ! ), City est donc un vrai champion, ayant battu tous ses adversaires sur le terrain ; mieux, lors du sprint final, les citizens auront aligné 14 victoires d’affilée soit la deuxième meilleure série de toute l’histoire de la premier league (précédent record détenu par….City en 2018 avec 18 victoires de rang) Guardiola se place dans l’Histoire à un autre niveau en devenant le premier entraîneur à conserver son titre depuis Fergusson en 2009 et le troisième entraîneur seulement à réaliser cette performance depuis la création de la premier league en 2009, les deux autres étant Alex Fergusson (1993,1994,1996,1997,1999,2000,2001,2007,2008,2009) et José Mourinho (2005,2006), on ferait aisément remarquer cependant qu’aucun de ces coachs n’a eu à se confronter à une adversité de la qualité du Liverpool de Jurgen Klopp de cette année. Et au-delà des chiffres bruts toujours importants car ce sont eux qui restent à la fin, c’est évidemment au-niveau de la qualité de jeu que s’opère pleinement la magie de Guardiola.

Beaucoup étaient sceptiques au moment où Guardiola abordait les côtes de la perfide Albion, le jeu du catalan fait de possession à n’en plus finir devait se briser sous les foudres du jeu direct anglais bien que le kick and rush est à ranger au musée des souvenirs depuis fort longtemps. On disait bref que le prétendu romantique Guardiola ne pourrait s’adapter au football anglais, trois saisons plus tard, même les plus sceptiques doivent admettre leurs torts. Non seulement, il s’est adapté au rythme haletant de la premier league mais il a imposé son football à tous ses rivaux sauf à Liverpool par séquences. En l’absence de De Bruyne durant une grande partie de la saison, malgré la méforme de Fernandinho et de quelques autres cadres, l’équipe a maintenu ses fondamentaux à savoir, maîtrise collective, récupération au plus vite de la balle, projection construite à partir de passes remontant le terrain et élargissant l’adversaire pour mieux le désarçonner, certaines séquences ont été dignes du meilleur Barcelone de 2011, la référence absolue en matière de qualité de jeu. Sur le plan individuel, on n’a qu’à voir la progression de joueurs comme Sterling, Gabriel Jesus, Bernard Pendu ou Aymeric Laporte pour voir l’étendue du savoir-faire de Guardiola. Entraîneur méticuleux jusqu’à l’obsession, préparant ses équipes avec le désir peut-être fou de contrôler tous les aspects de la rencontre, son équipe s’est montré parfois cette saison comme par le passé incapable de faire face à des vents contraires notamment en Champions League, équipe joueuse et talentueuse à souhaits, il lui manque encore la maturité et osons le mot le « vice » nécessaire à toutes les grandes équipes pour tuer les rencontres difficiles. Déjà vainqueur de la coupe de la League, Guardiola peut remporter encore la FA Cup dimanche prochain contre Watford, le club cher à Elton John, pour un fabuleux triplé, quadruplé même si l’on compte la Community Shield gagnée en début de saison. Le City de Guardiola est déjà l’une des meilleures équipes de premier league, elle peut davantage rentrer dans l’histoire si elle gagne le titre l’an prochain (seul Fergusson a gagné trois titres d’affilée en premier league) et surtout si elle brise le plafond de verre des Citizens en coupe d’Europe. Cette mythique coupe aux grandes oreilles qui s’acharne à fuir Pep depuis 2011 et dont la reconquête ferait taire les derniers sceptiques, il est vrai peu nombreux dans le monde des connaisseurs.

Pierre Darryo Augustine

Madrid à l’heure anglaise

Cette semaine, les deux derniers clubs anglais ont bel et bien renversé des situations plus que compromettantes pour se qualifier pour la finale de la plus prestigieuse compétition européenne de football de club. Mardi soir, dans son temple d’Anfield, Liverpool à balayé un Barça méconnaissable 4-0 après avoir été battu au match aller 0-3 pour l’un des plus grands retournements de situation de l’Histoire des coupes d’europe. Les reds qui ont marqué tôt dans la rencontre ont eu dans ce match, la réussite qui leur avait fui lors du match aller à Barcelone.

Hier, Tottenham à fait encore plus fort, battu chez lui lors du match aller, mené 0-2 à la mi-temps face à l’Ajax, les Spurs ont renversé une situation tout à fait improbable en seconde période par un triplé de Lucas Moura. Les londoniens emmenés par l’ancien international argentin Mauricio Pocchetino joueront la première finale de C1 de leur histoire. La finale sera donc 100 % anglaise comme en 2008 (Manchester United et Chelsea avait disputé la finale au stade Loujniki) et comme en 2008 il faudra attendre quelques saisons pour voir si cette finale so british sera une parenthèse ou si elle marque le début d’une hégémonie anglaise sur le continent, hégémonie que sa large puissance financière appelle clairement. Des éléments plaident en faveur de victoires de plus en plus rapprochées de clubs anglais en Champions League et 2019 pourra n’être qu’un prélude.

Depuis sa création en 1992, la Premier League n’a cessé de se renforcer financièrement. Construit selon un modèle participatif reposant sur une répartition plus équitable des droits télé, ainsi qu’une stratégie agressive de conquête de nouveaux marchés footballistiques notamment en Asie et en Amérique du Nord, les clubs anglais sont devenus de plus en plus riches au fil du temps et ont pu attirer non seulement les meilleurs joueurs mais aussi les meilleurs entraîneurs de la planète. L’intensité de leur championnat si elle contribuait à sa forte popularité les desservait souvent en Europe ainsi qu’un manque de culture européenne de certains managers ; paramètre qui a changé radicalement avec la venue en grand nombre de techniciens parfaitement rodés aux joutes continentales (Mourinho, Guardiola, Klopp, Pochettino, Ancelotti). Mais la grande réussite du football anglais a bel et bien été de transmettre ses valeurs traditionnelles aux nouveaux arrivants, en effet qui incarne mieux le fameux « fighting spirit » ancestral des peuples brittaniques que le brésilien Lucas s’arrachant au bout du temps additionnel pour offrir la qualification à son équipe ? Il s’agit d’une relation osmotique, les clubs anglais profitent clairement des qualités natives de leurs hôtes étrangers mais leur inculquent fortement leurs valeurs et ce mélange peut donner du fil à retordre aux meilleurs clubs européens car l’écart continuera sans doute à se creuser entre la Premier League qui comptera des clubs de plus en plus riches et de plus en plus aptes à attirer les meilleurs et les autres championnats européens. Bien entendu, certains clubs européens pourront continuer à rivaliser de par leur poids financier et leur organisation spécifique comme le Real, le Barça, le Bayern, la Juventus et le PSG mais ils auront de plus en plus mal à lutter contre la vague anglaise. Cependant, le football se prête rarement aux analyses purement rationnelles et on attend la domination des anglais depuis le milieu des années 2000, toutefois cette finale 100 % anglaise acquise dans des conditions exceptionnelles est un sérieux coup de semonce pour l’avenir. Madrid sera le 1er juin à l’heure anglaise et la finale de l’Europa League pourrait être 100 % anglaise aussi. Loi des séries quand tu nous tiens.

Pierre Darryo Augustin

FC Barcelone : le feu et la glace

Au Camp Nou, le club catalan a atomisé Liverpool par trois buts à zéro contre toute attente. Vu la physionomie de la rencontre, le score apparaît plutôt flatteur mais pas du tout inattendu vu le déroulement de la saison et ce que nous offre l’équipe de Valverde depuis le début de la saison. Les puristes et nostalgiques de la période Guardiola trouvent des choses à en redire mais le club catalan est bel et bien aux portes d’une finale de Champions League et à quelques encablures d’un probable triplé.

Face à une équipe anglaise misant davantage sur l’intensité, la vitesse d’exécution et les transitions rapides et qui dispose de plus d’un trio offensif qui possède une complémentarité et une variété des coups insoupçonnés, on s’attendait que le Barça souffrirait et ce fut largement le cas. Même en l’absence d’un Firmino laissé sur la touche au début de la partie, les Reds déroulaient un plan de jeu mettant gravement en difficulté le club catalan. Wijnaldum placé pour gêner la première relance catalane faisait un travail intéressant même s’il n’apportait guère sur le plan offensif, Salah et Mane qui balayaient tout le front de l’attaque faisaient de grands efforts mais se trouvaient quand même quelques opportunités. Sur le plan défensif, Messi était parfaitement contenu par la tactique de la « boîte », marquage de zone agressif évitant à chaque défenseur le péril de se retrouver en un-contre-un face au lutin argentin. Les anglais mettaient leur intensité habituelle et les catalans se sentaient obliger de leur répondre mais avec davantage de réussite puisque dès la 26ème minute de jeu, Suarez concluait magistralement une action collective initiée par Vidal et Alba. Le Barça faisait dans la chirurgie et Liverpool répondait en dépit du coup dur présenté par la sortie de Sissoko.

Dès le début de la seconde période, les anglais asphyxiaient le Barça au milieu de terrain et partaient à l’assaut du camp catalan. Les occasions se multipliaient, et Ter Stegen répondait en faisant plusieurs arrêts décisifs. Le club catalan souffrait et le coach Valverde semblait se résigner parfaitement à cette situation, vaincus au milieu de terrain, les blaugranas plaçaient deux lignes de quatre, resserraient les espaces et faisaient montre d’une grande agressivité dans la récupération, agressivité incarnée par Vidal titularise en lieu et place du brésilien Arthur. La rentrée de Semedo alors que la rencontre était encore à 1-0 et Liverpool poussait apparaissait comme le symbole de cette capacité de cette équipe catalane à accepter calmer les ardeurs de l’adversaire en dégageant une grande maturité de l’animation défensive.

Quoique bousculés, les cules disposaient d’armes offensives redoutables, et Messi soudain sortait de sa boîte, d’abord chanceux sur le second but puis en délivrant un coup-franc venu d’ailleurs à la 82ème minute de jeu. Liverpool accusait le coup et l’addition aurait pu être beaucoup plus salée. Les catalans ont souffert mais ont trouvé la victoire comme souvent cette saison. Si Liverpool aurait pu marquer ce fameux but à l’extérieur de tous les espoirs notamment par Salah qui a manqué l’immanquable peu après le 3-0, le Barca aurait aussi pu se mettre davantage en sécurité notamment par Dembele au tout dernier moment. Ce qui peut laisser un peu d’espoir au club anglais qui ne méritait sûrement pas de s’incliner sur un score si lourd. La rencontre retour à Anfield sera certainement d’aussi bonne facture avec une équipe anglaise qui pourra récupérer ses grands absents. Le club catalan pragmatique laissera sans doute la possession à Liverpool comme hier soir mais sera sans doute autant dangereux car à la fulgurance de ses attaques, il sait désormais allier le pragmatisme froid de la rigueur défensive et au génie offensif de l’éternel Messi il peut désormais compter sur les réflexes diaboliques de l’ange blond allemand Ter Stegen.

Pierre Darryo Augustin